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Bernhoft & MEDI en concert au Panda Events à St Jean Cap Ferrat, live report
25 août 2015
En voyant l’annonce de la seule et unique date de concert en France de Bernhoft dans le Sud de la France (car il se concentre essentiellement sur l'écriture de son nouvel album), j’avoue ne pas avoir beaucoup hésité. Je suis avec plaisir cet artiste talentueux depuis quelques années déjà et j’ai gardé un excellent souvenir de sa date au Bataclan à Paris (à relire ICI). La perspective d’un concert Unplugged à St Jean Cap Ferrat (un endroit que je connaissais pas) en période estivale le temps d’un temps week end ensoleillé a fini de me convaincre. Quelle joie de voir la veille que la première partie serait assurée par MEDI, qui officie maintenant comme producteur et en solo après une aventure bien remplie comme batteur auprès de Charlie Winston.
Se rendre sur cette presqu’île depuis Nice sans être véhiculé relève du parcours du combattant. Mais on est récompensé quand on s’aperçoit que le Jardin de la Paix entouré de pinèdes, privatisé pour la soirée par l’organisateur du concert Panda Events est perché sur les hauteurs de St Jean Cap Ferrat, surplombe la plage des Fossettes et offre une vue magnifique et irréelle sur la Mer Méditerranée. D’ailleurs, quand j’arrive sur place, le contraste est saississant avec la sortie des baigneurs qui s’aperçoivent avec stupeur que leur place favorite est devenue le temps d’une soirée le terrain musical de l’artiste Norvégien Bernhoft et de l’enfant de l’arrière pays Niçois MEDI. Il est prévu d’ailleurs beaucoup de monde à ce concert quand je vois débarquer quelques minutes avant le show une camionnette avec des chaises supplémentaires en plastique. Le public de la soirée est très varié, avec quelques officiels, des curieux, des fans des 2 artistes, des couples ou des familles avec de jeunes enfants, en mode vacances et décontracté, ce qui est plutôt de bon augure.
Jardin de la Paix - St Jean Cap Ferrat
Quelques problèmes techniques retardent l’arrivée de MEDI. Quand il foule la scène avec deux choristes « de luxe », Helen Cox et Mariana avec lesquelles ils jouent pour la seconde fois seulement, c’est un MEDI heureux et plein d’énergie qui ouvre la soirée. Il porte un pantalon blanc et une veste kaki militaire aux boutons dorés, une veste fétiche qu’il a déjà porté sur scène, et arbore sa guitare Stratocaster blanche favorite. A sa droite la blonde Helen Cox et la brune Mariana, sexy en diable, vêtues de petites robes noires s’apprêtent à faire les chœurs sur le répertoire de MEDI. Même si MEDI indique que ce n’est pas naturel pour lui ce soir de jouer sans les battements rythmiques de ses compositions, il paraît très à l’aise de jouer devant ce public en petit comité dans sa région natale. C’est surtout l’occasion pour moi d’entendre à nouveau des chansons que j’adore, issues à la fois de son album 'You Got Me (Moving)' et son dernier opus sorti en 2014 'One Is Not Enough' (Atmosphériques). On est conquis par les titres énergiques 'The Woman I used to Love' et 'How Would You Do It' , on est plus que séduit par le duo avec Helen Cox à la guitare acoustique sur la compo 'A Well Known Refrain' et surtout, on est tellement ému par les chansons aux claviers des titres 'Feed Me' (magnifiquement revisité) et un inédit 'My Life' (qui j'espère sera repris lors d'un prochain album).
Copyright : Lawrence Damalric -
Bref, avec MEDI, on passe du rire aux larmes en même temps que nous passons du jour à la nuit dans cet écrin du Jardin de la Paix au milieu des pins éclairés par les projecteurs bleus, dans une ambiance tellement fantastique. Mais MEDI sait aussi chauffer le public et le met à contribution pour reprendre les refrains de ces chansons et le public s’y prête de bonne grâce. Pourtant, les bonnes choses ont une fin quand MEDI annonce celui pour lequel tant de gens se sont déplacés ce soir et qui vient directement depuis sa Norvège nous délecter de sa soul chatoyante, j’ai nommé Jarle Bernhoft.
Auparavant, Monsieur le Maire de St Jean Cap Ferrat se fend d’un (petit ?) discours sur la venue exceptionnelle de cet artiste atypique, sur la programmation des concerts dans sa ville et remercie la contribution des services de la ville et de la structure Panda Events sur l’organisation de cette très belle soirée. Autant dire que quand Bernhoft arrive sur scène, il est déjà auréolé de l’amour que lui porte le public présent qui lui fait une ovation. Tout de noir vêtu avec ses nouvelles lunettes et le cheveu bouclé, Bernhoft empoigne sa guitare pour démarrer avec le titre 'Control'. Durant tout le concert, l’artiste Norvégien fait la part belle aux titres de son album 'Solidarity Breaks'.
J’ai l’impression de me retrouver en 2012 lors de son concert à Sannois où je l’ai découvert en live. De fait, Berhnoft est un artiste multi-cartes qui a plus d’un looper dans sa besace, qui aligne les titres énergiques 'So Many faces', 'C’Mon Talk', 'Ever since I was a little kid', 'Choices', nous fait danser sur le très groovy 'Fly Away' où le public balance ses mains en rythme pour l’accompagner, ou nous envoie des envolées Rock sur sa petite guitare blanche avec la chanson 'Streetlights'. Sauf que l’ambiance est vraiment très différente ce soir, comme il le dit, il sent des vibrations très particulières. On passe un degré supplémentaire quand il interprète aux claviers le bouleversant 'Stay With Me' (autant vous dire que j’ai sorti le kleenex pendant tout le titre, qu’on m’a même perdu pendant quelques secondes). Il se passe QUELQUE CHOSE, d’inattendu, une émotion quasi palpable quand il termine cette chanson. Et nous en sommes qu’au début. On peut mesurer le degré d’investissement d’un artiste sur scène notamment aux interactions qu’il a avec son public.
Copyright : Lawrence Damalric -
Ce soir, Jarle Bernhoft est très en verve et a dépassé le maximum requis. Cet artiste AIME réellement partager ses histoires, ses blagues et son humour sarcastique entre deux chansons et surtout il s'éclate à faire des improvisations vocales surprenantes avec son looper dont lui seul a le secret. On assiste un peu médusé à ses délires vocaux, on rit de bon cœur, on fait partie le temps du concert de sa famille comme de vieux amis à qui on a beaucoup manqué. Bernhoft est d’ailleurs tellement bien et relaché sur scène qu’il va nous donner quelques bonus imprévus comme ce duo avec MEDI absolument pas répété et offert avec cœur au public.
Ils ont choisi d'interpréter la chanson « A Change Is Gonna Come » de Sam Cooke. Même si MEDI rencontre au début des soucis techniques avec sa guitare, l’alchimie est bien présente entre les deux hommes qui se rencontrent pourtant pour la première fois à l’occasion de ce concert. On se prend même à espérer qu'une collaboration musicale au-delà du concert puisse avoir lieu .... qui sait ! Bernhoft est d’une patience extrême, MEDI et lui se partagent avec beaucoup de naturel, de sensibilité et d’émotion cette chanson si emblématique. Mon cœur fond littéralement de toutes parts à l’écoute de cette chanson magnifique et qui j'espère sera prémonitoire.
Même si on arrive inexorablement à la fin du concert, Bernhoft en a encore sous le pied. En guise de rappel, il a décidé de nous interprèter une « vieille » chanson qu’il fait peu souvent « Sunday » (tirée de son album éponyme "Ceramik City Chronicles", qui est juste une de mes chansons favorites). Je pense que je suis sur le point d’imploser littéralement. Le public est tout autant que moi conquis par ce jeune homme très spontané et qui l’applaudit très chaudement avant de se lever comme un seul homme à la fin du concert. Il nous gratifiera tout de même de titres de son tout dernier album 'Islander', avec 'Don't let me Go', 'Come Around With Me' ou encore du suave, 'No Us, Not them'. On sent que l’artiste Norvégien vient de passer un moment spécial avec nous quand il évoque à la fin cette petite fille qui s’est endormie au pied de la scène (ce qui lui arrive pour la première fois), de ces vibrations spéciales dans ce contexte si particulier avec au loin les reflets de la Lune sur la Mer Méditerranée.
Pour terminer en beauté, Bernhoft nous fera l’immense cadeau (et de façon inédite à ma connaissance) de reprendre une cover de Bill Withers, 'Use Me' en mode unplugged. Je ne boude pas mon plaisir de le voir ainsi prendre « son pied » (et moi avec) sur cette chanson que visiblement il prend un immense plaisir à jouer. Il est près de 23h30 passé, on aurait presque envie que ce moment ne se termine jamais mais il est temps qu’il se retire sur la pointe des pieds. Il laisse un public heureux, groggy et conquis d’avoir vécu cette soirée exceptionnelle au rythme de sa voix chaude et rauque, de son univers Soul doublé d’un groove aussi imparable que jouissif. Il faut savoir faire parfois un long chemin pour atteindre cette espèce de Graal musical.
Setlist :
Control
On Time
Don't Let Me Go
Fly Away
So Many Faces
C'mon Talk
No Us, No Them
A Change is Gonna Come (Cover) de Sam Cooke
Come Around With Me
Streetlights
Stay With Me
Ever Since I Was A Little Kid
Rappel :
Sunday
Use Me (Cover) de Bill Withers
Pour prolonger ces instants, vous pouvez retrouver les photos et des vidéos du concert sur les liens suivants :
PANDA EVENTS - Album du concert
Lawrence Dalmaric - Album Bernhoft
MEDI se consacre à la production de plusieurs artistes comme David Zincke et Paperface sur le label qu'il a créé DimeOnRecords. Il écrit et enregistre de nouvelles chansons. Il sera en concert avec The Songs of Guns, David Zincke, Ben Mazué, ROSE, Paperface au Théâtre de Verdure à Nice le 23 septembre prochain à 19h (billetterie ouverte ICI).
Bernhoft est actuellement en tournée en Europe (Norvège, Luxembourg, Allemagne ....) et aux USA. Il se consacre à l'écriture de son nouvel album. Il a déjà annoncé en Mars dernier la collaboration sur une chanson de l'album du chanteur suédois Tingsek.
Copyright Tingsek, Facebook page
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