Le dernier grand concert parisien de Bernhoft au Trianon remontait au 22 mai 2012. et 2 ans après, jour pour jour, le chanteur Soul Norvégien investit la salle du Bataclan, qui est également la seule date à Paris de sa tournée européenne. L’occasion pour ce chanteur atypique de présenter les titres de son dernier EP « Islander » et de nous faire le cadeau de quelques titres de son nouvel album du même nom à paraître à la rentrée.

Auparavant le duo Ontz, originaire de Norvège ouvre pour leur compatriote sur une dizaine de dates, dont Paris. Ontz est un jeune groupe de pop expérimentale composé de  Bjarne Gustavsen et Mai Elise Solberg au chant et aux claviers. Ce duo est connu essentiellement en Norvège depuis 2008 (où ils ont effectué différentes collaborations avec des artistes norvégiens). Ils ont sorti le 24 janvier dernier un premier EP de  5 titres « Ontz ». Leurs chansons surfent sur une pop-éléctro expérimentale joyeuse et naturelle qui explore la disco, glisse des samples vaporeux,  portés par la voix douce et éclatante de Mai Elise. On a aimé leur univers coloré et sweet pop sans prétention, qui a mis  de l’ambiance au Bataclan avant l’arrivée très attendue de Bernhoft.

Retrouver les photos de Ontz en concert sur ce lien.

En écoute :

Bernhoft au Bataclan, live report

Avec ce concert parisien, on peut dire que Bernhoft ne change pas une recette qui gagne. Toujours affublé de sa houpette façon Tintin avec une nouvelle paire de lunettes, il arrive seul sur la scène du Bataclan où se trouve ses trois guitares, son clavier, ses micros, son sampler et surtout son indispensable looper. Bernhoft reste le même, avec son univers Soul et groovy qui n’a pas d’autre objectif que de faire passer des moments heureux et de faire participer son public. Par contre ce qui change, c’est à la fois le fond de scène et les effets visuels qui seront personnalisés pour chaque titre, le plaisir visible pour Bernhoft de retrouver son public français et bien sûr la découverte de nouveaux titres.

Avec son nom en monogramme en fond de scène, Bernhoft ouvre très fort avec son single décoiffant, « Wind you up ». Ce titre rythmé va donner la tonalité du concert que nous propose notre artiste Norvégien favori. Le public présent est également très en forme et répondra pendant tout le concert de façon spontanée, en chantant ou en dansant sur les chansons de Bernhoft.

Il s’essaie à parler quelques phrases en français, en avouant qu’il n’a pas pris le temps d’en apprendre plus. On le sent pourtant particulièrement détendu, très à l’aise sur son podium sur scène, également réceptif aux interventions du public et prompt à faire des grimaces ou des plaisanteries dont il a le secret. Après Wind you up, première surprise de taille, Bernhoft enclenche sur une de ses anciennes chansons issues de l’album « Ceramik City Chronicles », le titre « On Time ». Cette plongée dans la musique noire américaine 70’s qu’il affectionne tant fait le plus grand bien aux oreilles. Je commence déjà à bouger sur mon siège.  Puis il surprend encore en interprétant une sublime chanson « Don’t let me go » qui figurera sur son nouvel album « Islander ». Bernhoft excelle  dans ce type de prestation où seul avec sa guitare acoustique sans artifice, sa voix puissante est son instrument de prédilection qu’il module à la perfection.  Ce slow prend aux tripes, alors qu’il trouve quand même le moyen de faire des clins d’œil à son public pendant son interprétation. Avec cette chanson, Bernhoft se met une très large partie du public féminin dans la poche ! Il renouvelera avec succès l’expérience cette fois-ci aux claviers avec l’excellent titre « Stay with me ».

 

Bernhoft - Don't let me go (Audio Tree Live)

La suite du concert est sans surprise avec des titres plus convenus de sa dernière tournée et album « Solidarity Break », avec les titres : C’mon talk, Choices, So many faces, Ever since I was a little kid, Fly Away, Streetlights, qu’il enchaîne  les uns derrière les autres avec facilité, et parfois plus difficilement quand le public continue de chanter le refrain.

Le public du Bataclan est assurément un très bon public, un public de fans qui connaît par cœur son répertoire et reprend sans prier en chœur les refrains. Le chanteur Norvégien savoure ces instants. Cette interaction naturelle et venant autant de Bernhoft qui n’hésite pas à se lever pour danser, que du public est une des clés du succès de ce concert.  C’est particulièrement vrai quand il fait la reprise de « Shout » de Tears for Fears ou encore quand la majorité du Bataclan tend les bras vers le ciel et les bouge de droite à gauche et vice versa en rythme sur la chanson « Fly Away ».

Bernhoft nous gratifiera de 2 autres nouvelles chansons, d’abord  du titre fédérateur « Come Around with me » qui est le premier single issu du nouvel EP « Islander », puis le magnifique titre « Freedom » à la guitare acoustique, accueilli par des claps du public. Cette nouvelle chanson très personnelle explore un côté plus pop et moins Soul qu’on lui connait. C’est assurément un titre promis au succès.   Puis Bernhoft terminera son set d'une petite heure et demie en rappel avec les titres « Ever since I was a little kid » couplé avec « A Bad place to reside » a capella et sans ses lunettes sur la fin. Le Bataclan lui fait une ovation debout méritée. La chanson « Do I Do » du maître Stevie Wonder clôture en dansant ce très beau concert donné par Jarle Bernhoft.

Bernhoft au Bataclan, live report

Il est indubitable qu’on ne peut qu‘être  subjugué par la virtuosité, la maîtrise et surtout la facilité qu’a Bernhoft d’utiliser son looper, son sampler, ses micros, ses guitares, en assurant les tempos, les effets à un rythme soutenu en restant connecté avec son public. La magie opère encore grâce à sa voix puissante, gorgée de Soul, qu’il use comme un instrument qui fait indéniablement sa force. Le concert a été l’occasion de réentendre les anciennes chansons avec bonheur et surtout de découvrir de nouvelles chansons en Live. Bernhoft nous a emporté dans un tourbillon musical sans surprise qui explore toujours le côté Soul, nous fait danser sur des sons groovissimes à souhait et fait une timide incursion pop. C'est tout de même un retour gagnant pour Bernhoft qui a pu voir que son public français était présent au rendez-vous. On piaffe d'impatience de découvrir d'autres nouvelles chansons sur son nouvel album « Islander » à la rentrée (et d’ores et déjà, sur son EP, relire notre chronique ICI) ! 

Retrouver les vidéos et  les photos du concert sur ce lien.

Setlist : Wind you up / On time / Don’t let me go /  So many faces / C’mon talk / Freedom / Come around with me / Choices / Stay with Me / Shout / Streetlights / Fly Away / Ever since I was a little kid / A bad place to reside

Cadeau Bonus du blog : le titre No Us, No them, par Bernhoft & Jill Scott en duo à écouter sur ce lien

En écoute : 

I Believe In All The Things You Don`t

Wind You Up

Bernhoft au Bataclan, live report
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