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Joe BeL est un patronyme masculin. Pourtant sous cette dénomination se cache une demoiselle qui ressemble à s’y méprendre à une autre flamboyante rousse belge, non seulement par sa crinière mais aussi par sa présentation en duo guitare acoustique voix de ses débuts, une certaine Selah Sue pour ne pas la citer. La comparaison s’arrête là. Elle a encore du chemin pour se rapprocher de son illustre aînée musicale. J’ai découvert Joe BeL en première d’Asaf Avidan à l’Olympia et sa prestation ne m’avait guère émue au demeurant. La salle était bien trop grande pour elle, et pour ouvrir pour le grand Asaf, il faut avoir de la bouteille et du coffre. Ce qu’elle n’a pas encore. Par contre, en pure autodidacte, elle a un grain de voix intéressant, prenant parfois. Sa musique oscille entre une jolie pop enjouée et de grandes ballades, teintée de quelques rythmes entre hip hop et reggae.

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La voir se produire à la Flèche d’Or dans un endroit qui lui va comme un gant, m’a permis de découvrir une jeune femme un peu timide sur scène sauf quand elle prend le micro et distille ses compositions. Le public de la Flèche d’Or est clairsemé, la faute aux grandes vacances estivales et aux Festivals comme Solidays qui démarrent, mais c’est un public très attentif qui écoute Joe Bel et son guitariste. On pourrait croire à un duo purement Folk pourtant il n’en est rien. On a aimé son « No, no », titre phare de son premier EP disponible "In the city" , on a tapé des mains sur le sautillant « Stronger ». C’est certain, elle ne manque pas d’une belle sincérité musicale. Sous ces airs de petite fille se cache certainement une belle interprète en devenir qui doit encore rouler sa bosse pour nous convaincre de son authenticité et de son talent (évidents), sans avoir à se servir d’Asaf Avidan pour amener les foules à sa musique pour ce qu'elle est. On attend de la revoir sur d’autres scènes pour être complètement convaincus. Retrouvez  les photos du concert sur ce lien. 

Plus d'infos sur Joe BeL sur les pages :

Facebook : www.facebook.com/pages/Joe-BeL/325420797516054
Site Officiel : http://www.joe-bel.com/

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Site Facebook Valise Blues 

Maintenant IL arrive. Benjamin Siksou pour lequel, j’ai abandonné le Festival Solidays sans aucun regret pour écouter à nouveau ses compos et surtout les chansons qu’il ne manquera pas de distiller lors de son périple en Avignon pour son projet personnel « Valises Blues », au Théatre du Roi René (4bis rue Grivolas 84000 Avignon) en 25 représentations du 8 au 31 juillet prochain avec ses complices Peter Corser et Joseph Robinne. Il a promis de se produire dans la rue en acoustique pour faire la promotion de son projet comme le font d'autres artistes au festival Off d'Avignon. En attendant, voir Benjamin Siskou à la Flèche d’Or c'est plutôt cool. Je n’ai pas fait le grand saut de la Nouvelle Star en 2008 à ce concert du 29 juin 2013 à la Flèche d’Or et fait semblant de le découvrir ce soir sur scène.

Benjamin Siksou, je le suis depuis plusieurs années déjà, patiemment sur les petites et grandes scènes parisiennes, au Café de la Danse, au Duc des Lombards, à la Bellevilloise, au Bus, au 114, à l’Alhambra, au China, même sur une péniche ( revoir le live report ici) et j’en passe, avec ou sans ses « potes » de scène (Sacha Page, Aurélien Barbolosi, HornDogz, China Moses, etc…). Je fais partie des fidèles (avec d’autres avec lesquelles j’ai noué de solides amitiés), qui suit cet incroyable artiste qu’il est depuis qu’il a terminé ce fameux télé crochet où il a bien fait de ne pas gagner. Comme je le dis souvent, Benjamin Siksou est un artiste diesel.

Il a pris le temps de composer ses titres en français, qu’on a finit par apprendre par cœur en assistant régulièrement à ses concerts. Il a douté aussi sur les chemins à prendre, alors qu’il est porté par une immense base de fans qui l’accompagnent quoi qu’il fasse. Il est passé par la case du Blues, de la Soul et du Jazz qui fait partie de ses solides influences, qui coule indéniablement dans ses veines et qui nous touche directement au cœur quand il nous fait partager ses artistes favoris (Bill Withers en tête de file) qui ne datent pas d’hier. Ce n’est pas par hasard qu’il a été la révélation Talent Sacem Jazz 2010. C’est aussi probablement, le Benjamin Siksou que je préfère dans la langue de Shakespeare, même si en version française dans le texte il n’est pas mal non plus.

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Benjamin Siksou, c’est aussi une vraie gueule, qu’on a pu voir au cinéma, une gueule d’ange, une gueule d’amour (enfin, faut se méfier quand même hein !), qui démontre qu’il a de vrais talents d’acteur. Un acteur qui ne fait pas semblant de construire brillamment et patiemment (diesel on vous dit !) une jolie carrière cinématographique, calé entre le musical « Toi, moi et les autres » et le fascinant « Mes chères études » et justement récompensé à travers la Palme d’Or à Cannes du film tant décrié « Adèle » d'Abdellatif Kechiche. Bref, Siksou est muti-carte, multi-talents, dont les activités ne se gâchent pas les unes les autres mais bien au contraire sont étrangement complémentaires. D’ailleurs, son prochain film « Boys Band Théorie » et premier court métrage du réalisateur  Christophe Charrier fait l’objet d’une collecte sur le site Ulule, qui a déjà atteint son objectif de 5.000 Euros. Mais vous pouvez encore participer à l’aventure pendant les 3 jours qui restent avant la fin de la collecte le 3 juillet sur ce lien : http://fr.ulule.com/boysband-theorie/

Pourtant sur cette scène de la Flèche d’Or à peine éclairée, il vient seul avec sa guitare acoustique, installe sa setlist, et se plante devant le micro comme un vieux routard de la scène qu’il est devenu en entamant directement son répertoire en français. La configuration de la Flèche d’Or est la même que pour Joe BeL, une partie du public debout au fond et devant, un public sagement assis par terre (comme pour sa mini tournée à la Java), et les yeux braqués sur Benjamin Siksou vêtu d’un simple pantalon sombre et d’un tee-shirt blanc. Benjamin est plutôt content de ce contexte et le dit au public. Point de timidité dans ce set acoustique d’une trentaine de minutes qui nous donnera un bel aperçu de ses compos originales en français et deux titres de blues américains pour terminer. Il démarre par le titre « J’aurai du mal », une jolie ballade en guise d’apéritif plutôt plaisant à déguster. Puis, il interroge le public sur le titre de la prochaine chanson « moitié mec, moitié légume », en rappelant le titre de Gainsbourg « l’Homme à la tête de chou » (une personne lui répondra, à sa grande surprise) pour annoncer sa propre interprétation d’une nouvelle chanson « L’homme à la tête dans le cul ». Ne soyez pas offensé par le titre car contrairement à ce qu’il évoque cette chanson est une vraie tuerie. J’aime ce coté décalé assumé de cette chanson jazzy à souhait, qui démontre que Benjamin Siksou est aussi un super auteur dont les mots claquent, sont à double sens, voire autobiographiques sur les bords. « Il est temps de lever l’encre et le rideau rouge » comme il le dit si bien pour embarquer dans son set.

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Joli applaudimètre pour cette chanson de la part du public présent. Ensuite, je reconnais les premières notes de « Tombé du Camion », dont l’intro et le rythme me font toujours penser au titre « Vertige de l’amour » d’Alain Bashung (dont je sais qu’il est un fervent admirateur) toujours aussi enlevé, rythmé même avec sa simple guitare, il fait enfin bouger la Flèche d’Or et la sort de sa torpeur. Une belle entrée en matière qui sera suivie par quatre autres chansons toujours en français. Le titre « Indélébile », « qui va bien avec l’ambiance » selon Benjamin Siksou qui déride le public qui l’accompagne gaiement en clappant des mains, puis par de simples claquements de doigts, qui donne une belle dimension à cette superbe chanson. Du coup, Benjamin Siksou se lâche carrément, pour notre plus grand plaisir. Un bon et vrai triomphe pour ce titre très applaudi à la fin.

Le titre DEFOULE à écouter sur Soundcloud

« Dans cette grande flaque, noire de monde, où je me ballade un peu comme tombé dans les pommes, je prends une claque à chaque seconde …. Il faut que je me défoule », impossible de ne pas reconnaitre « Défoule » le nouveau titre mis en avant par Benjamin Siksou pour annoncer son prochain premier vrai album à paraître on l’espère très bientôt. J’aime bien cette chanson, où on sent qu’il y a mis ses tripes et qui semble largement autobiographique. Le prochain morceau s’appelle « Radars » annonce de façon très gouailleuse Benjamin Siksou, qui parle selon lui de jalousie. Stupeur de ma part. Je fais encore plus attention aux paroles de la chanson pour comprendre que ce titre est volontiers trempé dans une plume acérée. Benjamin ne peut plus s’arrêter et est complétement investi dans son set.

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Il enchaîne sur une vieille chanson comme il le dit lui-même, l’occasion aussi de vérifier s’il y a des fans de la première heure dans la salle. Vu la réponse, elles se comptent sur les doigts d’une main et c’est plutôt rassurant de voir qu’un autre public découvre Benjamin Siksou ce soir. Une chanson sur la contemplation donc avec ce « Décor » qui m’envoie directement au Café de la Danse où je l’ai entendue pour la première fois en 2009. C’est dire le chemin parcouru. Elle me fait toujours autant d’effet et je dodeline de la tête comme Benjamin sur sa guitare.

Vient enfin le moment tant attendu du concert. Il annonce qu’il en a fini avec son répertoire en français et explique au public son projet personnel « Valise Blues » qu’il va jouer en Avignon pendant le mois de Juillet. Il indique qu’il va interpréter essentiellement des reprises de compositeurs méconnus (du grand public) de Jazz et de Blues, et il nous fait le cadeau (je pèse bien mes mots) de nous interpréter deux titres de Robert Johnson, dont le premier « Love in vain » a été repris par les Rolling Stones et le second « Rambling on my mind », par Eric Clapton himself. J’avais déjà été scotché par « John the Revelator » a capella posté récemment sur Youtube, autant vous dire que ces deux reprises sont un ultime régal pour mes oreilles (loin, bien loin de Solidays).

Il ne fait aucun doute pour ma part que Benjamin Siksou est « fait » pour ce répertoire qui sied si bien à sa voix. Même si le public décroche un peu sur la fin, le silence est tout de même de mise pour écouter religieusement ce magnifique « Love in vain » tellement prenant, superbe, qu’on se croirait retourné pendant un moment aux Etats-Unis dans un vieux bouge avec le ventilo au-dessus de la tête (d’ailleurs celui de la salle tourne à fond). Mon ventre se noue. On continue sur la lancée sur le jouissif « Rambling on my mind » (visible sur ce lien) plus accessible et sur lequel le public clappe des mains de bon cœur. Autant vous dire que je jalouse déjà ceux qui le verront se produire cet été à Avignon quand j’entends ces deux reprises brillamment interprétées par un Benjamin Siksou au top de sa forme. Pas de rappel, malgré la demande du public et il s’en retourne dans les loges de la Flèche d’Or. Un vrai bon moment de musique ce soir à la Flèche d’Or comme Benjamin Siksou sait si bien le faire partager dans une salle devenue intimiste pour le plus grand bien de nos oreilles, et on a très très envie de renouveler l’expérience on espère très bientôt.

Je tiens à remercier Benjamin Siksou pour sa disponibilité après le concert.

Retrouvez  les photos du concert sur ce lien.

Setlist :
1-J’aurai du mal
2-L’homme à la tête dans le cul
3-Tombé du camion
4-Indélébile
5-Défoule
6-Et Tadam (pas chanté)
7-Radars
8-Décor
9-Love in Vain (reprise)
10-Rambling on my mind (reprise)
 
Plus d'infos sur Benjamin Siksou sur les pages :
Facebook : www.facebook.com/Benjamin.Siksou.Officiel
Projet Valises Blues : www.facebook.com/valisesblues / http://valisesblues.blogspot.fr/
Le blog le plus documenté sur Benjamin Siksou : benjaminsiksou.over-blog.com/
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