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Merde, il pleut, bref... un temps de folkeux ... mais un temps de folkeux heureux !

En ce Jeudi 5 juillet 2012, Paris sous la pluie (presque un temps normal quand on compare le mois de Juin qui vient de s’écouler), accueille les centaines de privilégiés qui vont assister au concert de Damien Rice ce soir. En arrivant à la salle avec mon parapluie, je croise le chemin d’un des finalistes de "The Voice", Atef, qui visiblement (après quelques mots échangés) me confie qu’il est un grand fan de Damien Rice. Comme quoi on peut faire de la télé-réalité et avoir d’excellents goûts musicaux…

Il est près de 20h30 quand les lumières s’éteignent sur la salle pour la première partie de « Tomorrow’s world ». Sous ce nom énigmatique, se cache un duo : la chanteuse de New Yong Pony Club, Lou Hayter, et le non moins connu, Jean-Benoît Dunckel une des deux têtes pen(dans)antes de Air, qui ont démarré leur collaboration fin 2010. J’ai donc écouté et surtout vu (bravo aux lumières incandescentes et vaporeuses de Pleyel) ce duo psyché pop, qui sonorise la salle d’une musique éléctronico-pop minimaliste, hype-futuriste et introspective. Je ne suis pas une immense fan de la musique électronique à la base, j’ai donc écouté poliment avec une certaine circonspection cette pop experimentale qui a tenté de faire de la salle Pleyel un dancefloor sans grand succès. C’est assez osé de mettre cette première partie qui est à l’opposé de l’univers de Damien Rice.

Tomorrow’s world a participé à la compilation « Kitsuné Parisien II », avec le titre « So Long My Love ». Pour vous faire une idée, voici une vidéo réalisée pendant le défilé de mode  Castelbajac le 4 octobre dernier.

 

Damien Rice, malgré sa petite taille, n’en est pas moins immense par le talent, il a un charisme débordant et il lui suffit d’ouvrir la bouche pour comprendre. Il n'est pas surfait de dire que Damien Rice est un artiste culte avec une écriture inée et inouie, que l'on retrouve dans ses deux albums O (2002) et 9 (2006). Cet Irlandais d’origine  parle très bien français et le dialogue avec son public est une des clés de ce concert réussi. Pour le moment, il s’amuse de son ampli, qui lui fait des tours, et qu’il appelle « son frère ».

Damien Rice est joueur et prend au mot le public en demandant si les Parisiens sont de bons chanteurs et de belles chanteuses. Ni une ni deux, c’est quasiment près d’un tiers de la salle Pleyel qui descend sur scène pour accompagner Damien Rice aux chœurs sur l'excellent titre "Volcano". Il amuse la galerie, il fait répéter un par un les chœurs avec un mot amusant pour les journalistes transformés en groupies sur le coté de la scène. La vidéo ci-dessous résume cet état de grâce qui a régné sur la salle (Merci à le Cargo) :

 
 

Deuxième clé de ce concert parfait, un concert à la demande. Dès le second titre, il demande à son public      « Qu’est ce que vous voulez » et exécutera volontiers les demandes et en particulier, en interprétant a capella, sans micro à la demande d’une fan.  Il faut savoir aussi que Damien est un excessif en tout et envers lui-même surtout, que ce soit sur les addictions avec le titre “Accidental Babies“ ou sur les filles  avec la chanson “9 crimes“. Damien Rice est un VRAI « storyteller ». Il raconte, se raconte, livre des histoires qui ont jalonné sa vie avec bonheur ou pas (mais mon Dieu, son histoire sur le sperme !), donne des conseils plus ou moins judicieux, imite la sirène d’alarme d’incendie (censé nous faire quitter la salle, mais ça ne marche pas). Enfin et non des moindres, troisième clé du concert, interpréter des chansons avec une émotion si forte et si palpable, une intensité, une sensibilité, une générosité débordante, mais qui ne dégouline jamais. Comme quoi l’intégrité et la sobriété d’un guitare/voix ou d’un piano/voix se suffisent à eux-mêmes !

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Damien Rice trouve le moyen de nous faire passer du sourire aux larmes, entre deux histoires. Damien Rice est touchant, même dans le partage de ses moments les plus difficiles de sa vie, à travers son titre “Amie”. Ou comment suite à une petite dépression, il s’est retrouvé chez sa meilleure amie pour être réconforté,  et que pour la première fois de sa vie, il a une attirance physique et sexuelle pour elle. Malgré cela, il ne s’est rien passé, sauf qu'il s'est retrouvé avec lui-même en regardant les étoiles, assez frustré, ce qui lui a permis de composer ce petit bijou.

Damien Rice le magicien sait également nous faire voyager, le temps de fermer les yeux toutes lumières éteintes sur Pleyel sur le titre « Cold water », ou encore de nous faire boire (au sens figuré, mais bourré pour lui avec l’intégralité d’une bouteille de vin sur scène, on est Irlandais ou on ne l’est pas !) pour nous émouvoir sur un amour à sens unique avec la chanson « Cheers Darling ».

Quand je pense qu’il voulait seulement jouer en Pologne et s’est retrouvé à faire sa mini-tournée,  sans pouvoir jouer à Varsovie ! Je remercie les Polonais qui nous ont permis de le voir ce soir. Mais surtout le Festival Days Off qui a permis à ce concert unique d'exister !

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Il demande si quelqu’un à une grande maison pour tous nous accueillir ce soir. Je succombe à sa reprise de « Hallelujah ». Je suis déjà achevée et à genoux et pourtant il faudra me relever pour assister à deux rappels d’anthologie, quand il interprète le titre sublime « The Blower's Daughter » et sa version anglophone du titre phare de Jacques Brel « Ne me quitte pas ». La salle Pleyel est debout et applaudit à tout rompre. Il n’y a rien à dire de plus, juste à ressentir que je viens de vivre un moment unique et fabuleux, certainement, la CLAQUE scènique et musicale de cette année. Merci Monsieur Rice.

Vous pouvez retrouver des photos du concert sur ce lien.

Crédit photos : Astrid Souvray et Hélène Thomas.

Suivre le Festival Days Off :
http://www.citedelamusique.fr/minisites/1206_daysoff/index.aspx
 
Suivre l'actualité de Damien Rice et ses concerts : 
http://www.damienrice.com/
https://www.facebook.com/damienrice
 
 
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