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Ce Mercredi 21 septembre, le Duc des Lombards présentait Benjamin Siksou Quintet en concert. Ce n'est pas la première fois que le fameux club de Jazz parisien a ouvert ses portes au jeune chanteur qui s'était  déja produit  sur la scène de ce club en Avril dernier. Les deux sets, l'un à 20h et l'autre à 22h étaient sold out et c'est la même configuration musicale qui se présente en cette douce soirée automnale.

Peut être est-ce l'effet des premiers concerts au Duc des Lombards, cette fois-ci le public est en place avant le début du concert, car il vaut mieux être à l'heure pour avoir les places devant la scène  au vu de l'espace intimiste du club. Le public du premier comme du second set est constitué de jeunes fans (qui se feront remarquer en interpellant Benjamin) en majorité des filles mais il y aussi un public masculin, et des personnes d'âge plus mur. Preuve s'il en est que la musique de Benjamin Siksou attire un public varié, très loin de celui qui l'avaient découvert lors de l'émission de la Nouvelle Star il y a bientôt 4 ans. C'est aussi un public qui vient de loin. J'ai fait la connaissance d'un couple venant directement de Belgique pour le voir et surtout ma voisine de concert est une jeune soixantenaire Américaine qui vient de Minnéapolis,et qui de passage à Paris, est venue spécialement le voir après avoir écouter ses chansons sur Deezer. On ne dira jamais assez l'ouverture qu'offre ce genre de plateforme qui rend les frontières musicales invisibles grâce à Internet. 

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Benjamin Siksou et ses musiciens  se font désirer et arrivent sur scène avec un léger retard sous les lumières du club de jazz. Le temps de saluer le public d'un tonitruant "Bonjour", et il démarre son set par un titre inédit "Et ... tadam". Si, si, je vous jure c'est écrit comme ça sur la setlist. Le jeu de mot  même si il est simpliste et humoristique, donne une chanson qui résume ceux bien réels de Benjamin Siksou.  Il démarre sur sa guitare acoustique, comme pour se mettre en condition, puis il est rejoint par le piano de Joseph Robinne  et enfin par le reste du quintet. Les phrases sont sybillines et je crois même qu'il y a un sacré message dans la chanson.  Il est difficile parfois d'être laché en cours de route sans en ressentir de l'amertume. Comprenne qui pourra. Certes, comme il le dit "Ce n'est pas la fin du monde" ... et c'est sûr, "on l 'attendra" .... En tout cas, c'est une bien jolie chanson, qui démarre de belle façon ce set au Duc.

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Après cette mise en bouche musicale, on se retrouve en terrain connu :avec les titres "Indélébile","Défoule", "Décor" (ma favorite) et même si cela fait longtemps qu'on ne les a pas entendues en Live, on a l'impression de les connaître depuis toujours. Les arrangements restent jazzy à souhait, Benjamin Siksou prend peu à peu ses marques. Et moi avec. Bizarrement, je trouve une partie du public assez attentiste. Le jeune auteur-compositeur et interprète essaie de détendre l'atmosphère en demandant si nous allons bien et si nous avons tout ce qu'il nous faut. Pour moi, la réponse est sur scène et pour les jeunes filles derrière moi qui gloussent sur le fait qu'il boit de l'eau sur scène, j'espère que ce n'est pas ce que crois. Joker !  A partir de "Décor", le set décolle vraiment. Quand les premières notes de "My Eternity" retentissent, le public semble se reveiller et emerger de sa torpeur. C'était surtout lors du premier set, car pour celui du second, le public était largement plus réactif. Sur "My eternity", j'entends des voix qui reprennent la chanson. Cette chanson fait le lien avec la suite du concert qui sera plutôt tourné vers les reprises qu'il affectionne. 

La reprise de "St James Infirmary" est toujours un moment particulier. J'ai même l'impression que ce n'est pas Benjamin Siksou qui chante, mais un musicien qui vient de New Orleans et qui prend un peid incroyable avec ses musiciens en la jouant. Je me lève de mon siège, ce n'est pas possible de rester engoncé sur le pouf qui me sert de chaise et qui m'empêche de swinguer et de remuer sur cette reprise qui est une petite "pépite" à écouter. La température au Duc des Lombards s'élève de plusieurs degrés et il y a de quoi. Pour faire bref, un des meilleurs moments du concert. 

Le rythme retombe un peu pour laisser place à un autre titre inédit appele "Mon monde". Le début me fait penser dans l'esprit au refrain du tube de David Bowie "Jean Genie". Contrairement au premier inédit, la chanson est plus rythmée, un poil plus rock et moins jazz.  En tout cas le public semble accrocher et Benjamin Siksou est très à l'aise dans cette composition qu'il interprète pour la première fois à ma connaissance en Live. J'en profite pour observer que son nouveau saxophoniste ténor Peter Corser est juste incroyable. Il s'en sort remarquablement bien sur des compositions qu'il joue en Live pour la première fois devant nous, et les solos de ce musicien sont à couper le souffle. D'ailleurs, Benjamin encourage souvent du regard Peter Corser et on sent la complicité qui émane de la part de l'équipe. Il se fait d'ailleurs une joie de le présenter plusieurs fois au public. Une belle découverte et un immense plaisir que de l'entendre jouer et se lacher. Le temps de deux chansons "Contre Temps" et "Tombé du camion" (qui fait toujours son petit effet) et Benjamin Siksou nous offre à nouveau un superbe moment musical avec son titre fétiche, une vieille chanson comme il l'appelle, "Just know that I knew". 

J'ai beau l'avoir écouté des centaines de fois, je tombe toujours dans le panneau. Je redécouvre ce titre avec un bonheur non dissimulé. Cette fois ci le public se manifeste pour de bon, tape des mains, bouge sur sa chaise. Enfin ... Il a gardé le meilleur pour la fin. Aurélien Barbolosi (God of Bass comme l'appelle mon amie Mules que je salue au passage) nous gratifie d'un solo d'enfer et nous fait décoller du sol, et les autres musiciens, Joseph Robinne au piano et Martin Mayer à la batterie ne sont pas en reste. L'energie qui se dégage est absolument géniale et régénératrice. Ce n'est que du bonheur et on a du mal à se dire que c'est déjà la fin.  Il nous donnera encore quelques sueurs et des frissons sur une magifique reprise  "Lady Day" en hommage à Gil Scott Heron récemment disparu (à écouter dans la vidéo ci-dessous). Une très belle occasion de redécouvrir le génie musical qu'il était.  Comme il se doit, le public rappelle Benjamin Siksou sur scène qui interpretera une ultime reprise cette fois-ci de Ricthie Havens "Freedom" pour clôturer son set en beauté. 

(c) Astrid Souvray7

Le manque (de concert), la frustration (de n'avoir qu'un EP sous la dent aussi instantanné soit-il), l'attente (de son album) auront été largement comblés le temps de ces deux concerts. On en ressort avec la pêche, une immense banane sur le visage et on réalise qu'on aimerait bien le revoir très vite avec d'autres compositions  sur scène. Les concerts de ce soir montrent que Benjamin Siksou est loin d'être inactif, il trace sa route, il continue de composer, de s'améliorer au niveau vocal, d'être encore plus à l'aise sur scène. Bref qu'il fait tout pour devenir un artiste accompli dans son domaine de prédlection le Blues et le Jazz, et en plus il en a encore sous le pied. Le cinéma c'est bien mais la musique et la scène c'est tellement mieux. Alors c'est quand la prochaine date ?

Revoir les photos du concert  sur ce lien : diaporama

Suivre l'actu de Benjamin Siksou sur le blog de l'actualité de  Benjamin Siksou (SIKSOU LAND !)  http://benjaminsiksou.over-blog.com/ et sur Facebook.

 

 

 

 

 

 

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