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Après le concert de MEDI, j’en profite pour faire une petite pause. J’ai vu pas moins de 4 groupes/artistes à la suite ce soir et autant de musiques différentes, ça épuise une blogueuse ! Je  me balade autour de la salle à la recherche de têtes connues ou tout simplement à bavarder avec quelqu’un. C’est que le MIDEM, c’est avant tout un rendez-vous professionnel international, et chacun ici en plus de prendre du plaisir à écouter du Live, fait aussi son boulot soit de photographe, de producteur, de diffuseur ou de tourneur et j’en passe. 

Bref, ça bosse même avec un verre d’alcool à la main et un petit four de l’autre. Dans les couloirs, ça discute, ça téléphone, ça prend des notes, ça se regarde du coin de l’œil. Les plus enhardis qui me demandent si ça va sont souvent ceux qui sont un peu détendus grâce à quelques verres. J’ai l’impression de me balader dans une faune un peu bizarre, très VIP ça c’est certain, mais surtout très blasée. Je remarque aussi que d’autres personnes sont entrées aux French Vibes, qui tiennent plus de fans ou de public qui ont eu l’autorisation de venir aux soirées et qui eux vont mettre de l’ambiance. Et justement il y en a quand je reviens vers la scène. Le groupe BB Brunes termine d’installer le matériel et le premier riff retentit. 

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Tout le monde connaît les BB Brunes et leur hit "Dis moi". C’est simple, j’ai regardé ce phénomène Rock arriver dans le Paysage Musical français comme une petite bombe, un peu comme les successeurs de Téléphone, mais version beaucoup plus Rock n roll et punk attitude. Surtout, à l’époque ils étaient jeunes, déchaînaient les foules et des meutes d’adolescentes à chacun de leur concert et puis plus rien. Ou plutôt, ils ont pris le temps de faire un autre album, et de mûrir musicalement parlant. Ils viennent de sortir un EP en anglais et ils se dirigent plutôt vers l'international.  L'EP ANGLAIS A DECOUVRIR ICI.

L’effet de nouveauté est passé, je retrouve maintenant aux French Vibes des jeunes hommes, plus « rangés » même si la musique elle ne l’est pas. Une chose me dérange cependant : pendant les 2/3 du set, chacun des musiciens joue dans son coin, et il n’y a pas de réel complicité entre eux ou de regards. Le chanteur est concentré sur ses chansons et s’applique à produire une musique bien léchée, sans fioritures, mais pas la moindre once de plaisir qui viendrait jusqu’à moi.

 
Ils jouent toujours un rock passablement énervé, mais l’effet n’est plus le même. L’aura BB Brunes ne fonctionne pas vraiment ce soir. En plus, je suis en face du bassiste qui a l’air passablement décomplexé et sous l’effet d’un quelconque alcool. Il manque à chaque fois de s’étaler, il tient avec peine sur place, son équilibre semble précaire. Puis finalement c’est le micro qui va prendre. Un coup de guitare bien placé et le micro tombe, il continue de jouer comme si rien ne s’était passé. Un roadie vient vite remettre l’objet en place. Bref, les BB brunes font le job et rien de plus. Un peu déçue même si leur musique est cool à écouter. Trois petits tours et puis s’en vont. Place à Aaron. 

C’est un tout autre décor qui s’installe. Il y a pas mal de monde sur la scène qui installent les instruments mais aussi des lumières un peu spéciales, des espèces de barres lumineuses de part et d’autre de la scène. Il reste juste assez de place pour les musiciens. Quand le groupe d’Aaron entre sur scène, l’accueil est terrible : Des applaudissements, des cris, des vivas… Il y a une énorme attente, d’autant plus que c’est lui qui clôture la soirée avant de laisser la place aux DJ. C’est pour moi une grande découverte car je n’ai entendu que des avis positifs et élogieux sur Aaron. Quand le chanteur, Simon Buret entre en scène, le charme charismatique opère immédiatement. Il est grand, dans un costume bleu foncé, élégant qui met en valeur son physique. Il est soigné et pas seulement physiquement. 

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Quand il prend le micro et que l’on entend interpréter ses chansons, on entre de plain-pied dans l’univers musical d’Aaron. Il a une voix sublime, et le mot ne me semble pas trop fort. Une connivence incroyable s »établit de suite avec ses musiciens. On a à faire à une famille sur scène plus qu’à un groupe. Chacun trouve sa place, le show est rodé. Quant aux lumières c’est une des clés de ce show réussi. Les barres lumineuses placées à côté du clavier, donne une atmosphère presque électrique mais en tout cas subliment Simon Buret et Olivier Coursier quand il se met au piano. La musique d’Aaron fait le reste. Nous avons droit à un moment acoustique juste avec son guitariste qui est de toute beauté. L’écoute est attentive de la part du public, mais Aaron sait aussi les motiver. Simon Buret  harangue la foule en délire et ça flashe à tout va. Aaron  est comme un lutin qui bouge constamment sur scène. On ne le quitte pas des yeux, on est subjugué par la qualité musicale de cette musique à la fois pop mais aussi post-rock façon Radiohead, bref on essaie de ne pas en perdre une miette.

Une dame avec son appareil photo qui n’arrête pas de le mitrailler depuis le début, me fait un clin d’œil et me dit qu’il est fantastique. C’est bien le mot. Tout ce que je viens de voir et d’entendre est surréaliste, et fantastique. 

Les French Vibes ne pouvait pas mieux terminer les Lives de cette manière. 

Il est près d’une heure du matin quand j’arrive un peu à m’extraire du devant de la scène. Les lumières sont rallumées dans la salle. Il y a un brouhaha énorme. Je tombe sur Francky le bassiste de MEDI pour recueillir ses impressions de la soirée et du concert épique qu’ils ont fait. Il m’explique qu’ils se sont éclatés et ont pris du plaisir à jouer sur scène sans se soucier d’un quelconque enjeu. Il me demande aussi mon avis, qui est plus que positif. Il me dit avoir été impressionné par le Live d’Aaron, et je veux bien le croire. 

Je le laisse à ses amis, quand je suis abordée par un Monsieur tout sourire. Il a l’air visiblement un peu esseulé. La conversation s’engage en anglais. Il me dit être un producteur d’un petit label. Nous papotons sur la soirée qui vient de se terminer. Il se dit franchement emballé parce qu’il vient de voir, par la qualité artistique des French Vibes,  et ne pensait pas que les groupes français avaient évolué de cette façon. Il m’indique que ce qu’il a vu est prêt à être exporter à l’étranger. La conversation se poursuit et nous échangeons nos cartes de visite. Je me dis au moins que j’aurai fait une rencontre professionnelle. Je me dirige vers le vestiaire et j’appelle un taxi. J’ai une discussion très intéressante avec le chauffeur qui me raconte sa vision du MIDEM du point de vue de son métier. 

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      Le couloir du Martinez menant aux salles de concert 

Je tiens à remercier Lauriane du Reed Midem, et Serge pour leur accueil et leur confiance et d’avoir rendu cette aventure possible.

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