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Prix Constantin 2011, debrief de la soirée
20 oct. 2011 
Nous avons assisté à la 10eme édition du Prix Constantin dans la salle prestigieuse de l’Olympia ce Lundi 17 octobre et qui récompense chaque année un des jeunes talents produit en France, qui a marqué l’année musicale. Le prix Constantin, créé en 2002 par les syndicats de producteurs de disques (Snep et UPFI), porte le nom de Philippe Constantin, directeur artistique décédé en 1996 qui était une figure respectée et un découvreur d’artistes de génie dans le milieu musical (Rita Mitsouko, c’est lui).
Le public était venu très nombreux, de 7 à 77 ans, ainsi que le « gratin » de la profession venus découvrir les jeunes talents nominés pour ce prix (on a pu apercevoir Manu Katché au balcon), sans oublier Frédéric Miterrand, l’inoxydable Ministre de la Culture.
Cette année, c’était l’occasion pour l’Association du Prix Constantin de faire un flash back sur ces 10 années musicales très riches et novatrices, avec en ouverture une vidéo très émouvante d’Alain Bashung parlant de ce Prix auquel il était attaché. Contrairement aux autres années, la présentation se veut assez simplifiée, laissant la place majoritairement à la musique. Une fois n’est pas coutume, un jeune groupe peu connu « We were evergreen » monte sur scène, interrompu par un Thomas VDB (l’humoriste de service et attitré du Prix Constantin) en peignoir blanc sorti précipitamment de sa loge pour les annoncer en catastrophe. We were evergreen joue une pop electro enlevée, avec un titre « Vintage car » issu de leur premier EP du même nom. Ils sont beaux, ils sont frais, sont promus par le SFR Jeunes Talents et répondent gentiment aux questions de Thomas VDB à l’issue de leur set.
En savoir plus : http://www.wewereevergreen.com/
Cette année, Thomas VDB a choisi d’axer ces interventions sous le signe de la blague, la plus basique qui soit, de jeux de mots pourris (qui n’amusent personne), et au final ne pose que 1 à 2 questions sur les artistes eux-mêmes et leur album. Ce qui réduit à mon sens la possibilité pour le public d’en savoir un peu plus sur ceux et celles qu’ils ont entendu chanter. Bref, moins journaliste et plus humoriste, probablement parce que Thomas VDB sera bientôt sur scène pour proposer son nouveau spectacle. On a apprécié avec beaucoup de modération ses interventions et encore moins celles visant à mettre l’artiste mal à l’aise (certains d’ailleurs n’ont pas joué son jeu et lui ont très bien répondu), et pas du tout la dernière phrase adressée aux malheureux perdants du Prix ( « Alors, pas trop deg ?») vraiment mal venu et qui était de très mauvais gout. Fermons la parenthèse.
Tout à l’opposé, la présentation sobre et rapide de Gaëtan Roussel nous a ravit. La sélection était particulièrement bien choisie cette année pour ce 10ème anniversaire. Les pronostics allaient bon train sur Internet pour deviner qui serait le lauréat en 2011. La présence de la tornade rousse belge Selah Sue dans la sélection (avec un seul album « Selah Sue », meilleure vente d’album cette année, en 3éme place des ventes en France ; qui a squatté tous les plateaux TV et les festivals cet été, avec une immense tournée à travers l’Europe) a fait dire à certains internautes que les jeux étaient déjà faits. Le résultat leur a donné raison. Il a été difficile de passer à côté de son tube « Ragga muffin » diffusé à l'envi sur les radios, elle a joué pour Prince en première partie de son concert à Bruxelles et a été aidée par le featuring de Ceelo Green, chanteur de Gnarls Barkley sur la chanson ‘Please’ de leur propre album, sans compter sa collaboration opportune et gagnante avec Patrice sur son premier album sorti en Mars dernier.
Certains médias en font déjà la digne héritière d’Amy Winehouse (elles ont démarré très jeunes toutes les deux et leurs voix Soul sont indéniables et identifiables). Avec un CV pareil, on ne peut qu’être suiveur par défaut et pas découvreur inspiré à l’image des précédentes éditions.
Ne nous méprenons pas : nous sommes fans sur le blog de son talent, de la voix sensuelle et chaude de Selah Sue, de sa musique Soul-Jazz et Ragga de cette jeune belge qui dégage un charisme et une energie inouie sur scène et elle mérite amplement ce Prix Constantin 2011.
Par contre, les autres artistes sélectionnés avaient peu de chances devant elle alors qu’ils ont chacun un parcours artistique d’une notoriété moindre et des albums certes de très bonne facture mais dont les ventes sont très éloignées de la chanteuse flamande.
De toute façon, cette soirée a démontré le potentiel de ces artistes mis en avant par le Prix Constantin et dont je suis sure que nous entendrons parler dans les années à venir. Auparavant, Gaëtan Roussel ouvre la soirée en interprétant plusieurs chansons de son album solo "Ginger", dont le très réjouissant "Help Myself, nous ne faisons que passer" et un duo enchanteur et inédit avec le ténébreux Benjamin Biolay, et la chanteuse de la Nouvelle Star, Camélia Jordana sur deux compositions d'Alain Bashung.
Cette 10ème édition du Prix Constantin a tenu à rendre hommage à sa façon à Alain Bashung : une belle brochette d’artistes, issus tous des précédentes éditions du Prix (nous avons eu droit à une remontée dans le temps de toutes les éditions depuis la création du Prix via videos interposées), interprète le tubissime « Vertige de l’Amour ». Raphaël, Camille, Olivia Ruiz, Daphné, Cali se réapproprient joliment cette chanson éponyme de Bashung et remporte un vif succès auprès de la salle.
Une bonne façon d’introduire maintenant chacun des nominés au Prix Constantin sur scène.
Chacun interprète un des titres phares (sinon le single) de leur album : Alex Beaupain essuie les plâtres avec « Pourquoi battait mon cœur », suivi de la chanteuse L avec « Initiale », Lisa Portelli avec « Le régal » et de Bertrand Belin avec « Hypernuit ». Pour ce début de soirée, ca reste essentiellement francophone pour ne pas dire « chanson française », un équilibre subtil entre artistes masculins et féminins, des interprètes dont la notoriété est balbutiante et récente qui cadrent avec les objectifs du Prix Constantin. Les chansons sont plutôt mélancoliques, exprimant un univers plutôt triste, fait de solitudes et assez sensible. Mention particulière à Bertrand Belin qui a su nous embarquer dans son atmosphère très particulière et avec une interprétation profonde, émouvante et réussie de son morceau.
Pour en savoir plus, sur Alex Beaupain, L, Bertrand Belin, Lisa Portelli :
http://www.myspace.com/alexbeaupainpop
http://www.totoutard.com/artistes/artistes.php?idartiste=119
http://www.cinq7.com/fr/artiste/35-bertrand-belin.html
http://www.myspace.com/lisaportelli
On entre enfin dans le vif du sujet avec Cascadeur et son troublant « Walker » issu de « Human Octopuss », le Human beatboxer et Soulman Sly Johnson qui a fait décoller l’Olympia avec ses rythmes groove sur « Hey Mama » issu de « 74 », son appropriation scènique, et son feeling incroyable, le duo super glamour et sexy Brigitte, à qui je décerne le Prix de la meilleure tenue de scène, qui nous ont hypnotisé avec leur tube « Battez-vous » issu de leur album « Et vous ? Tu m’aimes ».
Ca swingue, ça bouge, ça réveille les oreilles et fait bouger les pieds, l’Olympia semble sortir de sa torpeur pour acclamer ces artistes aux répertoires musicaux bien marqués, qui ont un sens scènique indéniable et font lever des tonnerres d’applaudissements à l’issue de leur prestation. Nous avons adoré chaque performance avec un faible pour Sly Johnson qui est allé chercher le public et à réussi à le faire chanter et faire groover la salle. Une petite démon de Beat Box lors de son entretien avec Thomas VDB a achevé de nous ébouir. La température s’est haussée de plusieurs degrés !
En savoir plus, sur Cascadeur, Brigitte, Sly Johnson, Cyril Mokaiesh, Les Shoes, Sekah Sue :
www.myspace.com/brigittesisters
La soirée se termine sur Cyril Mokaiesh et son surprenant « Je suis communiste ». Nous l’avions découvert lors de Fnac Live 2011 et cela a été la bonne surprise de la soirée. Un texte très fort, une interprétation vivante, déclamée, qui vous prend à la gorge, et ce charisme naturel qui remplit la scène de l’Olympia. Cette composition prise au pied de la lettre, on pourrait croire que c’est une profession de foi, alors que pas du tout comme il le redira lors de son entretien avec Thomas VDB. En tout cas, le charme a opéré, et c’est sans conteste un de nos coups de cœur de la soirée sur le blog. Le duo français issu de la scène Rémoise, coqueluche de l'Angleterre "The Shoes" finissent d'ambiancer l'Olympia avec un des titres de leur album "Crack my bones". C'est de la vraie pop expansive, festive et rythmée !
La jolie et féminine tornade rousse arrive enfin sur scène pour clôturer près de 2 heures et demie de concert à l’Olympia. Changement complet d’ambiance avec le titre « Ragga muffin » interprété par la jeune Selah Sue. Contrairement à ce que nous avons déjà vu d’elle sur scène, je la trouve étrangement plus timide que d’habitude. Cela ne l’empêche pas d’envoyer efficacement son tube sur scène avec beaucoup d’energie. Il faut avoir à l’esprit qu’il y a encore un an, elle était inconnue au-delà des frontières de la Belgique, et qu’aujourd'hui, avec un seul album, elle a explosé littéralement sur toutes les petites et grandes scènes où elle est passée. Autant dire que sa prestation a été une répétition de ce qui l’attend le 2 novembre prochain sur cette même scène de l’Olympia et qi devrait s’annoncer comme un ouragan.
Le temps pour Gaëtan Roussel de prendre l’Avion, le trophée qui représente le Prix Constantin, et il annonce très vite le nom de Selah Sue comme lauréate de cette dixième édition. La réaction de surprise de Selah Sue qui a un peu de mal à réaliser ce qui lui arrive, suivi de l’arrivée sur scène des autres artistes qui recoivent leur lot de consolation est donc la dernière image qu’on gardera de ce Prix Constantin 2011.
La jeune flamande a réagi dans un français mélangé d’anglais. « Pour moi, un prix ce n’est pas si important que ça, mais je connais la qualité du prix Constantin. Je suis une petite Belge, pour moi (être récompensée) en France c’est une confirmation que tout va bien et j’espère que ça va continuer».
Selah Sue reprendra le titre qu’elle vient de chanter il y a à peine quelques minutes et son superbe sourire, ses grands yeux bleus, sa voix chaude et sa musique vibrante finiront d’enchanter la soirée.
A signaler que le groupe d’ouverture et l’artiste en clôture sont tous les deux signés chez Because Music, ce qui signifie une belle percée pour ce label indépendant.
Cette soirée qui était retransmise en direct sur France Inter, sera diffusée sur France Télévisions le 28 octobre sur France 2 à partir de 21h.
Le Prix Constantin vous donne rendez vous l’année prochaine pour une nouvelle sélection que l’on espère aussi prometteuse que celle de 2011.
En savoir plus sur le Prix Constantin :
www.prixconstantin.com/pages/la-selection-2011.html
Merci à Steph Vanou pour les photos.
Toutes les photos de la soirée sont créditées : Steph Vanou, que vous pouvez retrouver sur sa page Facebook en cliquant ICI
Une autre vision de la soirée de l'interieur par ICI