"L'Absurde", 1er album de Namasté, chronique

      

Namasté n’est plus seulement une salutation connue en Inde, mais c’est aussi le nom d’un groupe de musiciens sur lequel il faudra dorénavant compter dans les mois à venir. Depuis 2005, le trajet a été tortueux comme le vivent de nombreux groupes qui se frottent au monde de  la musique mais il s’est avéré judicieux au gré de leurs différentes expériences scéniques. Leur talent et leurs lives sur toutes les petites scènes que compte la capitale leur a permis  de se forger une belle réputation qui a fini par se savoir et par attirer l’œil et les oreilles des professionnels de la musique. Enfin … 

La reconnaissance arrive d’abord en devenant lauréat en 2010 du prix Paris Jeunes Talents initié par la Mairie de Paris, puis monte en puissance lors de leur prestation remarquée  au Festival Solidays et elle se confirme, on a presque envie de dire logiquement (tellement leur talent saute aux oreilles) en remportant haut la main le concours Lance toi en Live et qui leur permet de tourner sur la scène du Ricard Live SA avec Julien Doré et Puggy cette année.

Un bonheur n’arrive jamais seul, ils signent un contrat de distribution chez Believe Digital qui leur permet de sortir leur EP « L’Absurde » qui sera disponible en téléchargement sur les plateformes digitales le 17 mai 2011 puis dans les bacs en physique le 28 mai 2011.

J’avais découvert le groupe l’année passée en showcase et déjà le titre éponyme « l’Absurde » avait séduit mes oreilles. En 2011, l’effet est intact et les 7 titres de l’EP (comprenant 2 radios Edit) permet d’affirmer que la musique de  Namasté est comme le bon vin et qu’avec le temps il devient meilleur et s’affermit. Namasté, c’est d’abord la voix reconnaissable et particuliere  de Raphaël Cornet au chant et à la guitare. Impossible de passer à côté de cette voix chaloupée et mélodieuse, dont le phrasé lui est si particulier et qui donne l’empreinte musicale « Namasté ».  Il vogue avec facilité entre le hip hop, le reggae, une pointe de Jazz et beaucoup de Soul et de Funk à l’américaine dont on sent qu’elle a été une de ses influences. 

Sa voix porte véritablement la musique de Namasté et lui confère un univers artistique original pour un répertoire qui se veut pop qui ne choisit pas entre le français et l’anglais. L’identité musicale du groupe c’est également les musiciens qui comme un écrin apportent leur grain personnel  et chacun a son importance : tout d’abord, l’alter ego du chanteur et complice des premiers pas du groupe, Kenzo Zurzulo aux claviers enchanteurs et brillants, Benoît Dordolo à la basse enthousiaste  et enflammée, Reda Samba le bien nommé, à la batterie energique et aux rythmes contagieux et enfin le sublime et l’aérien violoncelle d’Octavio Angarita. 

Le fait de mélanger les deux langues au sein d’une même chanson aurait pu s’avérer « casse gueule ». Et bien non, c’est plutôt l’effet contraire, car les arrangements et la technique vocale conjuguée au débit et au phrasé de Raphael Cornet servent naturellement les titres comme "Imaginarium" (c’est un beau titre pour une composition qui contracte imagination et delirium, à moins que ce ne soit aquarium :) !) ou le titre "Patience". 

Impossible de résister à l’efficacité du premier titre (et de ne pas aimer les suivants), qui est entêtant et qui a le défaut de ces qualités, à savoir des textes très bien écrits sur une musique rythmée, enthousiaste et joyeuse mais qui décrit des thèmes sérieux et très terre à terre, comme les contradictions des hommes dans leur propre existence (« l’Absurde », « Imaginarium »), l’absence du père (« Papa »), le temps qui passe derrière lequel on court (« Patience »), seule « Sorcière de l’Amour » (plus évanescent et moins prise de tête)  y échappe.  Parfois un peu de sobriété aurait prévalu sur un titre comme « Papa » ou trop de reverb tue la reverb et caricature à l’extrême le coté orchestral certainement souhaité par Namasté. Cet EP reste tout de même un opus qui fait la part belle à la mixité musicale, qui fait du bien à l’âme, qui caresse l’oreille, qui nous fait décoller de la vie réelle comme une parenthèse musicale enchantée, une bulle de paix intérieure, dont l’évasion sonore est le maître mot …

L’EP est comme une sorte d’échappatoire voire d’exorcisme musical  et d’affranchissement à la vie quotidienne qui se conjugue aux accents reggae, hip hop, jazz  et soul mais qui reste résolument pop. Un premier pas très prometteur, une révélation musicale pas si absurde qu’elle en a l’air  qu’il faudra suivre impérativement en 2011. 

Namasté, sera en première partie de Puggy et Julien Doré sur le Ricard S.A Live Music Tour et à Paris le Mercredi 25 Mai au Divan du Monde et le Samedi 25 juin au Festival  Solidays 

Plus d'infos sur le site officiel du groupe : http://wearenamaste.com/