Asaf Avidan & the Mojos à la Cigale, live report

C’est à la Cigale qu’Asaf Avidan fait sa première grande salle parisienne, après un passage remarqué lors du festival Alligator 2011. La date est sold-out. Selon Asaf Avidan, après Israël, la France est son second pays … Asaf Avidan & The Mojos est une formation pop/rock israélienne dont la renommée réussit à traverser bien plus que les frontières de son pays d'origine. Son chanteur, Asaf Avidan, né à Jérusalem, part vivre en Jamaïque à l'âge de sept ans. Après des études de cinéma, il est enrôlé dans l'armée mais réussit néanmoins à poursuivre son apprentissage culturel. Après avoir intégré l'école d'art nationale d'Israël, il sort un premier maxi, "Now That You're Leaving", et commence à jouer en acoustique à travers le pays.

Asaf Avidan se lie par la suite au groupe The Mojos, rencontré à l'occasion de ses prestations scéniques. Ensemble, toute la troupe parcourt le territoire à la recherche de nouvelles dates à assurer. Elle joue également à l'étranger. En 2008 paraît un premier album, "The Reckoning", avant qu'Asaf Avidan & The Mojos signe un contrat avec le label Columbia de Sony Music. Nominé aux MTV Europe Music Awards, Asaf Avidan & The Mojos brille avec l'album "The Reckoning", sorti en France en février 2010, et déjà le très emblématique titre "Reckoning song".

La scène musicale indépendante  en Israel commence à prendre de l’ampleur à coté de la musique traditionnelle et ce dans tous les genres musicaux notamment la musique eléctro avec le groupe  «  Infected Mushrooms ». Cette scène alternative commence à être reconnue dans les médias. Internet et sa toile font parfois des merveilles en tant que défricheur de nouveaux talents. Asaf Avidan en est l'un d'eux : un chanteur à la voix atypique !

Cela fait 4 ans qu’il fait de la musique. Ses repères et sa vie on changé suite à sa rupture avec sa compagne d’alors avec laquelle il vivait depuis 6 ans. Il a réalisé que malgré sa belle vie, tout ce qu’il avait n’était rien. Ecrire des chansons sur cette fille a été comme une thérapie. La comparaison avec la voix de Janis Joplin le touche. Sa voie atytpique qui frise les aigus et à la fois rocailleuse sur des chansons de blues tirant vers le rock and roll. "Poor boy Lucky Man" est un album qui montre de plus en plus l’influence des Mojos sur sa musique. Elle a plus de profondeur et montre la solidité du groupe, il considère d’ailleurs les Mojos comme les membres de sa famille. La musique est comme une émotion qui le guérit. Quand il est sur scène, il donne sa vie sur scène. Elle lui donne une énergie incroyable. Il a été bercé par des artistes comme Led Zeppelin, Neil Young, Leonard Cohen, The Doors, The Rolling Stones. 

Il a engagé une mini-tournée "European Reckoning Tour" en France à l'automne 2010, et les dates s'affichent déjà très vite complètes. Cette date sold out à Paris dans la grande salle de la Cigale est déjà une sorte de reconnaissance de son talent.  En foulant cette scène pour la première fois, Asaf Avidan ne cache pas sa joie d’être en France pour une longue tournée. D’ailleurs,  une annonce est faite en préambule qui précise en exclusivité qu’il fera partie du festival Solidays en 2011. C’est une belle et agréable surprise ! Auparavant, un jeune duo français « La Bestiole » va essuyer les plâtres de la première partie. Delphine  Labey est au chant et surtout à la batterie et est accompagné d'Olivier Azzano à la guitare. Le duo dégage d'emblée une musique brut et organique. Delphine est une "fée du rock" vêtue d'un haut en cuir et ses jambes se distinguent derrière sa batterie.

Comme quoi on peut rester extrêmement féminine en interprétant des textes forts et rageurs sur du rock pur jus. Ils ont écumé les médias et les tremplins et sont notamment les lauréats du grand ZEBROCK 2009. Le duo réussit en tout cas à capter l'attention du public de la Cigale quise joint à eux pour les dernières chansons. On ne peut pas leur dénier un sens aigu de la scène et un charisme surprenant qui vient de leur côté un chouia punk  attitude mais avec des textes en français SVP. Une jolie découverte qu'on ne manquera pas de suivre sur le blog Aïe TV.

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C'est au tour maintenant d'Asaf Avidan d'entrer en scène avec les Mojos. Ils démarrent sur des chansons calmes et douces comme "Poor Boy" et "Reckoning song". C'est une stratégie scènique qui aura tout son sens quand on comprend que l'ambiance du concert ira crescendo et que Asaf Avidan ne se contentera pas de faire uniquement de la guitare acoustique, son instrument de prédilection. Ces premiers moments échangés sont l'occasion de découvrir sa voix "en vrai" et la similarité (plus que la comparaison) avec Janis Joplin  est plus que frappante. C'est bien la première fois que j'entends une voix pareille (je ne suis pas assez agée pour avoir vu Janis Joplin sur scène) et surtout qui ne vous lâche pas.

On reste captivé de bout en bout par cette voix atypique qui monte rapidement dans les aigus. Cette voix féminine est loin de desservir le répertoire d'Asaf Avidan bien au contraire. On sent qu'il chante avec ses tripes, sur les émotions pures au sens propre du terme, mais le concert reste tout de même enthousiasmant. Après les premières chansons, Asaf Avidan prend le temps de dialoguer et même de rire avec son public, en essayant  quelques mots de français. On voit que la relation qu'il entretient avec la France est particulière. Il est fier que sa musique fonctionne ici et le dit.

Puis Asaf Avidan entre de plain pied dans le concert en empoignant sa guitare electrique. Les riffs se font plus rock et moins folk et le jeu des Mojos rend l'ambiance  de la soirée complètement éléctrique. Le batteur est torse nu et ne menage pas ses efforts pour envoyer la sauce.  Les autres musiciens ne sont pas en reste non plus et font corps autour d'Asaf Avidan et la musique s'envole avec une intensité rare vers le dôme de la Cigale comme autant de notes scintillantes qui éclairent les yeux des fans. "Wasting my time" ou "Little Stallion" font basculer le concert dans sa version rock n roll pur jus et les poses  façon Elvis de Asaf Avidan en sont la démonstration.

Le groupe fait osciller son répertoire entre le folk rock et  le blues rock, notamment quand pendant une partie du set, Asaf Avidan se met au piano pour interpréter le morceau grandiose "The Ghost of a thousand Litlle lies" ou encore le vibrant "Devil's Dance" où je manque de retenir mon souffle. La ritournelle traditionnelle d'Asaf Avidan accompagné du violoncelle est également un moment de pur bonheur où l'échange, le partage et l'émotion ne sont pas de vains mots. Nous aurons même droit à une chanson inédite qui parle de marins.

La fin du concert explose dans tous les sens. et sera définitivement rock avec un Asaf Avidan parcourant la scène de long en large comme un lion, sortant de sa cage se perchant sur la batterie pour donner le coup de sifflet final.  Décidément Asaf Avidan a tous les talents. Retrouvez les photos du concert :  LIVE ASAF AVIDAN LA CIGALE

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Voir son interview au festival Blues sur Seine en Novembre 2011 sur ce lien : http://dai.ly/xvzry8